Technicien et TP2 : s'inscrire au concours en 7 questions
Concours de Technicien et Technicien principal 2ème classe : halte aux questions rentrées
A l’approche de la date limite pour l’inscription aux concours, de nombreuses interrogations peuvent subsister. Passons en revue les principales questions.
1. Puis-je seulement m’inscrire au concours ?
Tout d’abord, quelques règles générales s’appliquent à l’ensemble des concours et examens de la fonction publique territoriale, et notamment :
être de nationalité française, ou ressortissant d’un pays européen ou “d'un autre État partie à l'accord sur l'espace économique européen”
être à jour de ses droits civiques et ne pas avoir subi de condammnation incompatible avec les fonctions auxquelles le concours donne accès
être en règle avec ses obligations militaires (oui, oui!). Ca signifie “JAPD” pour les plus jeunes, service militaire pour les moins jeunes... et de retrouver les papiers justificatifs, sauf pour les femmes d’avant 1983 et les hommes nés pile en 1979 !
Ensuite, viennent les conditions spécifiques aux concours. En résumé, ça donne :
2. Et la commission d’équivalence ?
Très vaste sujet… dont je on ne parlera pas ici. Pourquoi ? Parce que si vous lisez ces lignes au moment de remplir votre dossier, c’est clairement trop tard !
Je consacrerai un billet à venir aux équivalences de diplômes, mais en attendant retenez ceci : un dossier d’équivalence, c’est au moins 3 à 4 mois d’instruction, et si c’est bon c’est valable à vie. Ca doit donc se faire longtemps en avance.
Pensez que le risque c’est de passer les écrits… et de voir sa copie non corrigée parce qu’entre-temps le dossier a été refusé.
3. J’ai un BTS/DUT, donc je m’inscris forcément au concours de technicien principal ?
Là, il peut y avoir un vrai piège. Nombreux sont les jeunes diplômés d’un diplôme de niveau III (BTS, DUT) qui se présentent au concours de technicien principal de 2ème classe. Normal, le concours est fait pour eux, ils en ont parfaitement le droit.
L’écrit se passe souvent bien, mais à l’oral on en voit beaucoup qui sont en difficulté face aux questions relatives à la sécurité au travail, à l’organisation d’équipes, à la gestion de conflits, etc. Bref, des questions qui reposent beaucoup sur l’expérience, “l’épaisseur” du candidat.
D’où souvent une impression de gâchis quand un jeune candidat échoue sans appel à l’oral de TP2 alors qu’il aurait enlevé facilement le concours de Technicien, où l’exigence est moindre sur ces questions.
Bref, à mon sens une des différences marquantes, surtout à l’oral, entre les concours de Technicien et Technicien Principal est que le dernier exige de la maturité professionnelle (même si elle reste appréciée pour un candidat Technicien !). Se replier sur Technicien peut être une stratégie payante pour les moins expérimentés (quitte à repasser TP2 deux ans après !)
Mon conseil à ce stade ? Si vous le pouvez (titulaire d’un bac technique ou professionnel ET d’un diplôme de niveau III), inscrivez-vous au deux. Donnez vous un peu de temps dans votre préparation pour choisir : de toutes façons, les épreuves écrites sont organisées le même jour et à la même heure.
4. En externe ou en interne ?
Pour beaucoup la question ne se pose pas, ils peuvent sans souci passer directement à la question suivante.
Pour les autres (c’est-à-dire ceux qui remplissent les conditions des deux concours), il y a deux paramètres à prendre en compte :
les épreuves écrites : pour Technicien, certains préféreront les Questions techniques, moins intimidantes qu’une note de synthèse. Les candidats TP2 pourront préférer compléter le rapport avec propositions par une étude de cas, souvent vue comme plus “professionnelle, là où d’autres choisiront de n’avoir qu’une seule épreuve.
Le nombre de postes et de candidats : nombreux sont ceux qui ont un oeil sur les statistiques des précédentes éditions pour tenter d’optimiser leurs chances. Le nombre de postes ouverts en externe et interne est aussi une indication.
Petit rappel à ce stade concernant les épreuves écrites :
5. Comment choisir ma spécialité ?
S’inscrire aux concours de technicien nécessite pour le candidat de choisir une spécialité parmi les 10 suivantes :
Bâtiments, génie civil
Réseaux, voirie et infrastructures
Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration
Aménagement urbain et développement durable
Déplacements, transports
Espaces verts et naturels
Ingénierie, informatique et systèmes d'information
Services et intervention techniques
Métiers du spectacle
Artisanat et métiers d'art
La plupart sont sous-divisées en domaines, il est donc vivement conseillé de se référer aux programmes réglementaires disponibles notamment ici :
Pour beaucoup, il n’y a pas d'ambiguïté sur le choix de la spécialité ; un spécialiste des espaces verts ne gagnera par exemple absolument rien à envisager un autre domaine.
En cas d’hésitation, notamment quand le domaine professionnel du candidat est partagé entre deux programmes, c’est la facilité à être capable d’assimiler les notions de base sur les sujet que l’on ne maîtrise pas qui peut être déterminante dans le choix de la spécialité. Certains complètent également cette approche avec une étude statistique des postes ouverts et des taux de réussite des dernières années.
Rappelons que la spécialité choisie au concours ne conditionne en aucun cas les postes sur lesquels le candidat pourra ensuite postuler. Un lauréat n’est pas inscrit sur la liste d’aptitude de sa spécialité, mais sur celle de son grade, tout court. et on peut sans aucun problème avoir le concours en Artisanat et métiers d’arts et postuler à un emploi d’informaticien.
6. A quel moment choisir mon option ?
Jamais ! Et ce pour la bonne raison que les options n’existent pas.
La confusion est souvent faite avec le fonctionnement du concours d’Ingénieur, qui repose sur des spécialités (pertinentes pour les écrits) scindées en options (à choisir pour l’oral).
Pour tous les grades de Technicien, il y a bien des spécialités, mais elles sont divisées en domaines. Au-delà du subtil jeu de vocabulaire, il y a une réalité plus crue : les domaines ne servent à rien.
En effet, à aucun moment on ne vous demandera de choisir si, inscrit dans la spécialité Artisanat et métiers d’art, vous souhaitez être interrogé à l’oral sur votre métier d’imprimeur (domaine “Arts graphiques”) ou sur celui de ferronnier d’art (domaine… “Artisanat et métiers d’art”).
Pour beaucoup c’est sans réelle conséquences : deux spécialités ne sont pas divisées en domaines (“Réseaux, voirie et infrastructures” et “Déplacements, transports”), et beaucoup d’autres sont assez homogènes.
Mais deux spécialités au moins sont à mes yeux problématiques, en regroupant des métiers radicalement différents. “Artisanat et métiers d’art” mêle ainsi métiers d’art et métiers de la chaine graphique (infographistes, imprimeurs).
Mais le summum du n’importe quoi est clairement atteint pour la spécialité Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration, où on a clairement tenté de regrouper ce qui ne rentrait pas ailleurs. Ses domaines sont :
3.1. Sécurité et prévention des risques
3.2. Hygiène, laboratoires, qualité de l'eau
3.3. Déchets, assainissement
3.4. Sécurité du travail
3.5. Restauration
En plissant les yeux on peut tenter de trouver un dénominateur commun “sécurité”, mais c’est un trompe l’oeil, tant cette thématique est traitée par des bouts radicalement opposés (la sécurité du domaine 3.1, à l’échelle d’un territoire face à des risques majeurs n’ayant que très peu en commun de celle du 3.4, traitant de la prévention des risques professionnels.)
Pour ceux qui y sont inscrits, une double lueur d’espoir cependant : les jurés sont aussi mal à l’aise que vous (et donc dans les faits en tiennent compte, en évitant de clouer un cuisinier sur des histoires de dosage de floculant dans les stations de traitement des eaux), et il est possible de bâtir des stratégies autour de cette anomalie. On y reviendra dans un billet futur en son temps (indice : trouver un point commun entre tous ces domaines est tellement difficile qu’une fois celui-ci trouvé vous avez toutes les chances de tomber dessus)
7. Puis-je choisir mon centre de concours ?
Il est tout à fait possible de choisir son centre de concours, sans avoir à justifier d’attachement quelconque à la région. Par contre, on ne peut pas multiplier ses chances en s'inscrivant dans plusieurs centres en même temps, pour la simple raison que l’ensemble des épreuves écrites sont nationales et ont lieu simultanément.
A chacun d’arbitrer entre d’éventuelles opportunités issues des statistiques et du nombre de postes ouverts ici et là, et les conditions matérielles de passage des épreuves.
Dans la balance, ne négligez pas qu’on est souvent plus performant aux épreuves sans avoir eu à gérer la veille son hébergement et la recherche du centre de concours dans une ville inconnue.
Comme pour le choix de la spécialité, la validité de la liste d’aptitude après réussite au concours est nationale. La région de passage du concours est donc sans aucune incidence sur le lieu des emplois sur lesquels un lauréat peut postuler.
Vous estimez qu’on a mis de côté une question ? Faites le nous savoir en commentaire, on complétera le billet, ou bien ça nourrira les prochains !