Préparer l'épreuve de note : les annales en temps non limité
Nous l’avons déjà esquissé ailleurs : concentrer ses révisions pour l’écrit sur l'enchaînement d’annales en temps limité est probablement une mauvaise stratégie.
En revanche, un outil de révision est peu souvent mis en avant, mais mérite pourtant d’être pratiqué : il s’agit d’effectuer un sujet complet en temps non limité, mais compté.
Alors que nous conseillons de réserver les annales “en situation” aux dernières phases du parcours de préparation, il s’agit là d’un exercice qui gagne à être pratiqué assez tôt en amont des révisions.
Il s’agit là en effet bien moins d’entraînement que d’un moyen de positionnement et de connaissance de soi.
L’idée sous-jacente est que l’épreuve de note (avec ou sans propositions) est, en réalité, une succession réglée d’exercices différents qui s’enchaînent (et dépendent chacun de la bonne marche des étapes précédents) dans un temps contraint pour produire la copie finale. Pour une note sans propositions, on a en particulier :
Lecture rapide des documents
Seconde lecture approfondie avec extraction systématique des idées issues des documents
Choix du plan
Construction du squelette détaillé
Rédaction
Comme tout bon enchaînement, celui-ci est aussi fragile que le plus faible de ses maillons. La réalisation d’annales en temps compté permet essentiellement d’identifier dans cette série ses points forts et faibles. Ainsi certains n’ont aucune difficulté à construire un plan mais pêcheront dans la rédaction, alors que d’autres peineront sur la lecture rapide et constructive des documents. Le programme de préparation qui en découlera doit donc nécessairement être différent pour chacun de ces deux profils.
Dans les faits, cet exercice consiste simplement à effectuer un sujet complet, en cherchant à faire une bonne copie sans traîner, en notant simplement au fil de l’eau les différents temps consacrés aux étapes ci-dessous (éventuellement sous-divisées, notamment pour la phase 5).
Le temps total est une première indication intéressante ; un candidat ayant bouclé en 3h15 une épreuve de 3h étant déjà sur la bonne voie.
Mais c’est l’exploitation des “temps intermédiaires” qui est la plus intéressante, en ce qu’elle permet assez précisément de repérer les étapes gérées sans difficulté de celles qui “accrochent”.
Dans l’idéal, il faudrait croiser cette approche “temps” avec une évaluation de la qualité de chaque étape : accès à des annales corrigées, processus de préparation avec un correcteur, etc.
Sans ces ressources, ne négligez pas les groupes de pairs : vous êtes souvent plusieurs à réviser dans une collectivité pour les mêmes concours, et il n’y a pas beaucoup plus efficace pour réviser que de corriger l’épreuve d’un collègue. Pensez aussi qu’une note pour un concours de rédacteur n’a pas grande différence avec la même épreuve pour technicien : n’hésitez pas à décloisonner !
Cet exercice est essentiellement un moyen de positionnement : chaque point faible doit ensuite faire l’objet d’une préparation spécifique et ciblée. Néanmoins il est en tous cas infiniment plus profitable dans les premiers temps des révisions que des annales en temps limité, anxiogènes et susceptibles de maintenir des candidats dans des erreurs récurrentes. Ainsi, un candidat faible sur l’aspect n° 2 (extraction des données pertinentes dans le corpus documentaires) et qui enchaîne bravement une annale chaque week-end va passer son temps à produire des copies basées sur des données qui ne lui permettent jamais de produire un plan correct, et donc à l’exécution logiquement très médiocre…
Adressons enfin une réponse anticipée à la question du temps : une annale en temps non contraint consommerait beaucoup plus de temps qu’en temps contraint. Sans doute !
Mais c’est sur le long terme que se joue l’intérêt : l’exercice en temps compté, réalisé une ou deux fois dans le processus de révisions, permet de découper l’épreuve en segments qui peuvent chacun être travaillés avec des “exercices-minute” qui s’intègrent facilement dans une journée professionnelle ou personnelle bien remplie : il est bien plus facile de prendre 3 ou 4 fois 45 minutes dans une semaine (pause de midi, temps calme le soir, etc.) que de banaliser systématiquement les dimanches après midi à s’enfermer pour des épreuves destinées à se saper le moral !