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Épreuves de notes et de rapport : quand choisir son plan ?

Pour les concours de technicien, l’heure est ces temps-ci aux retours de ceux qui ont pu bénéficier des préparations CNFPT, avec cette question qui occupe les esprits de celles et ceux qui préparent l’épreuve de note (avec ou sans propositions) : “alors, tu as choisi ton plan ?”

J’ai tenté ça et là de donner mon avis sur le sujet, en expliquant que je n’étais pas favorable au fait de se déterminer un plan type avant même le démarrage de l’épreuve. Je tente ici d’aller un peu plus loin dans ma réflexion sur ce sujet et voir comment se positionner vis-à-vis des différentes positions.


Planifié à l’avance


Beaucoup de formateurs CNFPT semblent donc conseiller de maîtriser “son” plan pour l’épreuve. Et il faut reconnaître que l’idée ne manque pas d’intérêt.


On ne le martèlera jamais assez, les épreuves écrites de cat. B sont avant tout des épreuves de méthodologie et de gestion du temps. Dans ce contexte, avoir son plan en tête au moment de débuter la lecture donne un avantage énorme : immédiatement, on vient répartir au fil de la lecture les différentes idées des documents dans un tableau tout prêt (ou toute autre façon de prendre des notes), avec ses deux parties/deux sous parties.


Autre avantage non négligeable : cette méthode met en confiance, et ça n’est pas rien pour des candidats qui ne sont souvent pas habitués à cette épreuve de note, très intimidante. L’étape de choix du plan est à la fois cruciale, difficile et consommatrice de temps ? Externaliser cette phase, en la réalisant avant l’épreuve apparaît en effet comme une stratégie excellente, d’autant que des “bons” plans existent qui peuvent être assimilés, répétés et maîtrisés.


Bref, cette méthode est rassurante, et permet pendant l’épreuve d’économiser un temps précieux, en accélérant notablement la lecture des documents et en supprimant la phase d’élaboration du plan. Une stratégie gagnante donc, fin de l’argumentation.


Ah, juste une dernière question quand même, à la Colombo : et si, le jour J, ça ne marche?


Le plan était presque parfait...


Petite mise en situation : vous démarrez l’épreuve, avec votre plan en tête (ou, variante proposée par certains formateurs, vous choisissez votre plan à la lecture de l’énoncé du sujet). Vous entamez la lecture et l'exploitation des documents. Trois quarts d’heure ou une heure plus tard, vos doutes se confirment : votre plan ne marche pas. Dans le meilleur des cas vos parties sont déséquilibrées, dans le pire une de vos sous-parties ne correspond en rien aux informations. Ou bien vous repérez dans les documents des idées pertinentes pour répondre à la question posée, mais qui ne rentrent pas dans votre tableau.


A partir de ce moment, si vous avez basé votre préparation sur ce plan, les ennuis commencent sérieusement.

En effet, les règles sont claires vis-à-vis de ces questions. En particulier, les notes de cadrage mentionnent :


un rapport technique ne devrait pas obtenir la moyenne lorsqu’il :

  • élude les enjeux essentiels du sujet ou les solutions prioritaires à envisager,

ou [...]

  • présente une grave incohérence entre plan annoncé et plan suivi,

ou

  • présente un caractère inachevé (sous-partie(s) très insuffisamment développée(s) ou manquante(s) témoignant d’une mauvaise gestion du temps).


Il reste toujours la possibilité de re-bricoler un plan et de repartir à l’assaut de l’épreuve, mais c’est autant pour la gestion du temps, la confiance et l’efficacité, et, dans les faits, la probabilité de s’en sortir honorablement chute drastiquement.


Pour synthétiser, pré-déterminer son plan est une méthode tranchée : quand ça marche, c’est très efficace, mais quand ça se met de travers, ça ne fait pas semblant.


Dès lors, quelle alternative ?


Les plans sur la comète ?


J’ai pour ma part découvert récemment cette technique du plan prêt en amont. Rien dans mon parcours de candidat ou, plus récemment, d’intervenant dans les concours ne m’avait conduit à arriver à cette conclusion.


Par contre, je comprends rétrospectivement mieux certains de mes étonnements en tant que correcteur, en me demandant comment, avec la question posée et les documents présents, le candidat pouvait à ce point s’enferrer dans un plan si manifestement inadapté.


Repartons de la base de l’épreuve : le sujet vous demande de répondre à une question précise, en utilisant (pour la moitié de l’épreuve ou son ensemble, selon qu’on soit dans une note technique avec ou sans propositions) un corpus de documents. Il m’a toujours paru logique de ne se déterminer sur la manière de répondre qu’après avoir assimilé à la fois la question et les sources des seules informations à utiliser (au moins pour la synthèse).


C’est cette approche sous-tend la méthodologie que je défends, et qui consiste à ne se déterminer sur le plan qu’après avoir lu et extrait les informations des documents : au vu des informations collectées au brouillon, il est possible (bien plus facilement d’ailleurs que ce qu’on peut craindre) avec un peu d'entraînement d’aboutir rapidement à un plan dont on est alors sur qu’il convienne, vu qu’il est est construit ad hoc.


Bien sur, cette méthode nécessite d’être capable de construire efficacement et rapidement un plan “sur site”, en plus des autres compétences à travailler (lecture rapide, rédaction, etc.). Cependant, d’une part c’est plus facile qu’il n’y paraît (surtout quand on construit ce plan au vu d’un brouillon bien organisé et non à partir de 20 pages de documents hétéroclites) mais surtout, c’est quoi qu’il arrive une compétence qu’il vous faudra maîtriser pour l’oral. Car oui, on attend d’un technicien qu’il sache présenter des réponses construites et structurées, ce qui passe par l’élaboration “en direct” d’un plan pour chacune des questions un tant soi peut complexes qui lui sont posées. Donc faire l’impasse ici, c’est reculer pour mieux sauter.


J’aime quand un plan se déroule sans accroc


J’ai conscience du caractère quelque peu angoissant de ce que je peux raconter aujourd’hui. D’une part c’est une méthode qui est moins sécurisante (il faut se faire confiance sur sa capacité à trouver un plan le jour J) mais surtout ça vient en contradiction avec la méthodologie que beaucoup se voient enseigner en prépa-CNFPT, et il n’y a rien de pire que de faire confiance à un formateur pour voir l’ensemble remis en cause le lendemain.


Je vais donc devoir tempérer un peu mon propos. Déjà, constatons que la méthode-CNFPT (c’est un raccourci total : je n’ai aucun élément qui me permette de dire que c’est la méthode choisie par le CNFPT) est, sur un plan statistique, une méthode efficace. Elle se base sur le présupposé que les sujets sont tous semblables et peuvent être traités de manière similaire, et dans les faits… c’est souvent vrai. Un conseil donc : allez fouiller dans les annales de votre spécialité pour juger de la “reproductibilité” des sujets, ça vous donnera une indication sur la possibilité qu’un plan-type puisse assurer le coup.


L’autre point, c’est que les deux approches ne sont pas exclusives : on peut

  • arriver avec “son” plan tout en ayant les yeux suffisamment ouverts pour corriger le tir en cours de route si nécessaire

  • ou bien venir à l’épreuve avec en tête deux ou trois plans-type qui marchent et qui pourront servir de base ou d’appui pour construire le plan après exploitation des documents. C’est à la fois rassurant, utile, agile et pragmatique, c’est pourquoi c’est pour ma part la solution que je préconise vivement.


En outre, la question du temps de préparation joue également à plein. Vous démarrez vous révisions 15 jours avant l’épreuve ? Trouvez un plan, maîtrisez le et partez comme ça.

Par contre, si vous avez d’avantage de temps, investisssez dans le travail de construction de plans. Non seulement vous serez plus résilient(e) le jour de l’épreuve, mais vous aurez pris une avance précieuse pour l’oral… et accessoirement vous serez bien meilleur(e) dans vos écrits professionnels, tant la structuration des idées est la clé en la matière.

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